Depuis un peu plus d’une dizaine d’années, le sujet des pesticides et les risques sur la santé revient régulièrement dans l’actualité. En juin dernier, les médias ont rapporté le fait que Santé Canada comptait augmenter la limite maximale de résidus (LMR*) de pesticides pouvant être détectée dans certains produits alimentaires. Le gouvernement aurait alors expliqué que l’idée derrière cette démarche serait entre autres liée au fait que de nombreux aliments sont produits à l’international, et qu’il faut s’assurer de maintenir la disponibilité de produits de qualité. De plus, selon Santé Canada, cela ne signifierait pas que les canadiens seraient automatiquement exposés à plus de pesticides dans l’alimentation.
La démarche d’augmenter la LMR de pesticides avait été mise sur pause par le gouvernement en 2021, peu de temps avant les élections. On avait notamment appris à ce moment-là, que la suggestion d’augmenter cette limite de résidus dans les aliments avait été suggérée par la multinationale Bayer, un des grands producteurs de pesticides.
La hausse des LMR de pesticides toucherait entre autres le fludioxonil, un fongicide utilisé dans la production de betteraves à sucre. La révision des LMR ne devrait cependant pas concerner le glyphosate, herbicide reconnu par l’Organisation mondiale pour la santé (OMS) comme potentiellement cancérigène pour l’humain.
Il est connu que l’exposition aux pesticides via l’environnement est un facteur de risque pour certaines maladies, comme la maladie de Parkinson et certaines formes de cancer. Ceci touche en particulier les agriculteurs et personnes ayant à manipuler des pesticides sur une base régulière. En mars 2021, le gouvernement du Québec a notamment reconnu qu’il y a un lien entre l’usage des pesticides et le Parkinson, et des organismes tels que « Victimes des Pesticides du Québec » luttent pour l’indemnisation des agriculteurs et autres personnes subissant les conséquences tragiques de l’exposition à ces produits chimiques .
Une autre voie d’exposition aux pesticides est l’alimentation. Alors qu’au Québec et au Canada, il est encore difficile d’avoir accès aux données concernant les résidus de pesticides dans l’alimentation, aux États-Unis, une liste est publiée chaque année par le USDA (United States Department of Agriculture), avec les 12 aliments contenant le plus de résidus de pesticides. Sur cette liste figurent plusieurs fruits et légumes, dont la fraise, les épinards, le kale et les pommes. En Europe, un rapport sur les résidus de pesticides dans l’alimentation est publié annuellement (The European Union report on pesticide residues in food), dans le cadre d’un contrôle fait par l’Union Européenne. Dans ce rapport, on retrouve des informations sur les résultats de tests de résidus de pesticides faits sur près de 88 000 échantillons d’aliments.
Suite aux nouvelles concernant la hausse des LMR au Canada, on peut se demander si ces changements auront un impact sur notre santé, et si oui, de quelle manière. Voici un très bref aperçu de ce que nous savons sur les résidus de pesticides dans l’alimentation et la santé.
Article vraiment intéressant. Vous avez raison, le mieux est de rester bien informé.
Un article informatif et alarmant sur un sujet qui mérite notre attention. Les résidus de pesticides dans notre alimentation sont une préoccupation croissante, et il est essentiel de sensibiliser le public à ce problème. Il est temps de réfléchir sérieusement à notre mode de production alimentaire et à la réglementation des pesticides.